F*ck le bien-être
- Romain Delaire
- 21 mai
- 3 min de lecture
Ce monde est cruel, empreint d'une pulsion de survie intense et pathologique.
Depuis ta tendre enfance le sang, les massacres, l'horreur, les meurtres, la division, les inégalités, les injustices, les guerres, la peur, la pollution, la corruption, les menaces et les punitions.
Et ça continue sur cette planète, ce monde terrestre t'englue dans une raisonnance psychique multimillénaire. Des milliards d'humains ont hurlé, souffert, eut peur et sont morts sans avoir pu dire aurevoir, pardon, je t'aime, merci. Des milliards ! Leurs expériences, leurs ressentis, leurs états d'être raisonnent toujours dans la réalité de ce monde.
Et toi tu voudrais réussir à te sentir bien, léger, développé, épanoui, libre, heureux dans un monde de gens beaux et sains de corps et d'esprit !
T'as dû passer à côté de quelque chose. Le temps de ton incarnation ici, tu fais partie de la famille terrestre de cette planète. La famille terrestre de cette planète souffre, alors tu souffres. En fait c'est simple finalement.
Tu es venu donner un coup de main, tu es venu prendre conscience de ce que c'est qu'être humain ici et maintenant sur cette planète. Tu n'es pas venu te raconter un rêve, une romance ou un fantasme. Tu n'as pas besoin d'inventer, de trouver la porte de sortie ni les caméras cachées, il n'y a pas tout ça. Ce monde est horrible. Ce monde est horrible parce que quelque chose en toi se souvient que d'autres mondes, que d'autres familles ne se traitent pas du tout de cette manière. Qu'il est possible de se respecter, d'être élevé par ses enfants, d'accompagner ses parents, de faire corps avec ses frères et soeurs, de ne pas hésiter à pleurer pour les autres, de ne pas hésiter à prendre la responsabilité pour les autres. De se protéger, de se cageoler et de se challenger sans se garder la possibilité de se trahir.
Ce monde est cruel et dr*gué. Dr*gué de promesses, d'amnésies, de paradis éphémères et d'espoirs d'inconscience.
Ce n'est pas une hérésie, c'est la continuité de la jeune expérience humaine sur cette planète. C'est comme ça. Vouloir du bien-être en étant incarné ici dans ce monde, c'est souhaiter un cancer, c'est souhaiter baisser les bras, c'est dire à tes frères et sœurs que tu les laisses faire ta part, porter ton poids de larmes, de souffrances, de compassion, d'empathie et de générosité à ta place.
On ne peut pas être bien et être humain dans un monde où l'humain s'inflige et subit ce qu'il subit ici. Tous ceux qui prétendent le contraire se dr*guent d'une manière ou d'une autre en forçant leur humain à faire abstraction. Ils se coupent en deux (au moins), ils abandonnent et se trahissent. Ceux qui tendent vers cette chimère se rendent malade.
Être incarné ici n'est pas une promenade de santé, c'est d'ailleurs pour ça que ça ne dure vraiment pas longtemps. Être incarné ici est une mission humanitaire pour laquelle les armes adaptées sont l'attention, le soin, les larmes, la tendresse, la compassion, la générosité, l'empathie, la douceur et une grosse dose d'abnégation !
Ta marge de manoeuvre se trouve dans ce qui en ce monde ne tourne pas rond à tes yeux. En t'investissant, en y mettant ton coeur et ton âme, tu fais descendre une nouvelle information sur cette couche planétaire. Tu libères un nouveau champ des possibles pour les humains d'ici. Mais cela se fait au prix de le vouloir profondément, d'y croire absolument, de chaque jour en prendre le chemin et de recycler toutes les ordures terrestres qui jusqu'ici rendaient impossible cette nouvelle mise à jour.
Sur ce chemin beaucoup de beauté, d'amour et de merveilles sont présents. Mais c'est la cerise sur le gateau, le supplément d'âme, ta famille d'ici et d'ailleurs qui te suis de près et transmets force, amour, tendresse et souvenir de qui tu es.
Alors ?! On fait le travail ou on s'invente une vie ?

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